Grâce à l'augmentation de son aide publique au développement (APD), la France est devenue le quatrième contributeur du monde en la matière. Et c'est sans compter l'aide de l'Union européenne – qui correspond à 10 % de son budget total –, à laquelle nous avons participé également à hauteur de 18,5 % en 2023. Ainsi, l'an dernier, les Français ont contribué, au total – il faut le rappeler –, à hauteur de 20 milliards d'euros.
Au Rassemblement national, nous considérons que, si elle est nécessaire, la politique d'aide publique au développement doit être évaluée sous l'angle de l'intérêt des Français. C'est avant tout leur argent, et nous devons être garants de son usage. S'agissant des fonds d'aides au développement, notre position se veut donc équilibrée : notre objectif est d'améliorer la coopération et le développement des pays qui en bénéficient tout en nous assurant que cela ne s'oppose pas à l'intérêt de nos compatriotes.
C'est pourquoi nous préférons les échanges et les programmes bilatéraux à la dilution de la position de la France dans un multilatéralisme qui souffre par ailleurs généralement d'un manque de contrôle efficace. Le bilatéralisme défendu par Marine Le Pen est une constante de notre ligne politique au service des Français. Ainsi demandons-nous que toute action de la France soit visible et authentifiée, ce qui est plus rarement le cas dans les programmes internationaux. Cette recommandation est d'ailleurs partagée par d'autres formations politiques, comme en témoigne un récent rapport de la commission des affaires étrangères.
Nous nous opposons à ce que des aides françaises puissent être accordées à des projets qui financent des concurrents des Français et bénéficier aux pays qui ne participent pas à l'action contre l'immigration illégale et favorisent l'émigration de leurs ressortissants ou refusent la délivrance de laissez-passer consulaires. Nous déplorons que les moyens des Français soient déployés vers des pays qui refusent de réintégrer ceux de leurs ressortissants soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Dans un même esprit, le RN juge primordial de réserver les financements à des pays répondant à des critères objectifs concernant leur niveau de développement économique. L'exemple de la Chine, qui a pu bénéficier d'aides publiques, démontre que le pilotage politique de l'APD est déficient. Le récent débat qui a porté sur la proposition de loi du président Bourlanges relative à la mise en place et au fonctionnement de la commission d'évaluation de l'APD, en est le dernier exemple.
Pour ces différentes raisons, le RN demande depuis longtemps que l'aide publique au développement soit gérée et suivie par le ministère des affaires étrangères. La générosité de la France doit, pour des raisons morales, être attribuée à des pays où l'aide bénéficiera effectivement aux populations locales. Or la corruption, qui gangrène beaucoup de pays, est favorisée par des circuits multilatéraux que la France ne contrôle pas.
Cette exigence d'efficacité renforcée par la probité doit être le fil conducteur de notre politique d'aide au développement.
Pour conclure, soyons clairs : nous proposons un véritable réarmement de la diplomatie au service des Français. Il faut un véritable ministère des affaires étrangères au service de la politique de la France, ce qui suppose un budget à la hauteur de nos ambitions.