Concernant le modèle actuel de la sécurité civile, qui pourrait s'étendre à la protection civile en raison de la spécificité française – la sécurité civile n'existe nulle part ailleurs – je pense que, tant du côté des secours que de la prise en charge des populations, il fonctionne plutôt bien. Il est encadré sous la responsabilité du préfet, et implique différents acteurs institutionnels et associatifs, qui coopèrent de manière efficace.
Cependant, à notre avis, la phase post-urgence ne fonctionne pas de manière optimale. Bien qu'elle soit présente dans tous les manuels, elle n'est plus réellement prise en compte, devenant davantage un problème relevant du maire. Tant que nous faisons face à des crises à impact limité, les maires parviennent à s'en sortir. Cependant, avec les défis climatiques à venir, susceptibles de générer d'importants déplacements de population, les maires pourraient se retrouver totalement dépassés, tant dans la gestion des déplacements que dans l'accueil des populations déplacées.
À notre avis, un effort significatif doit être déployé. Il ne s'agit pas de prendre le leadership du soutien aux populations post-crise, soyons clairs. Cependant, toutes les associations travaillant dans ce secteur, notamment celles consacrées à la sauvegarde des populations, constatent généralement que le centre opérationnel départemental (COD) de la préfecture est souvent fermé. Dans ces circonstances, on se tourne naturellement vers le maire, qui se trouve alors dans une situation de dénuement, malgré l'aide apportée par les services et d'autres échelons intervenants, tels que les centres communaux d'action sociale (CCAS) et les représentants ministériels.