Les propos de M. Voisin étaient très complets, j'apporterai donc seulement quelques compléments. Si l'on prend pour exemple le domaine de la santé, et bien que cela soit moins vrai pour l'ordre de Malte, on constate que les ARS ont découvert l'existence des associations de sécurité civile au moment de la crise de la covid-19. Les éléments remontés du terrain à cette époque témoignent d'un réel étonnement de la part de ces agences quant à nos capacités et à nos savoir-faire. Les associations ont néanmoins su, pendant cette période, être efficaces, s'adapter aux besoins et créer des liens forts qu'il est nécessaire d'entretenir. J'en reviens à ce qui a été dit au début de la réunion, pour bien souligner combien il est important pour nos associations d'entretenir ces liens essentiels avec les acteurs publics, qu'il s'agisse du ministère de l'intérieur ou de celui de la santé, à travers les préfectures et les ARS. Ainsi, et bien que cela puisse paraître incroyable, il y a bien eu une phase de découverte de nos associations pendant cette période, dont nous pouvons tous témoigner. S'en sont suivies des actions menées dans le cadre de la covid-19, qui ont bien fonctionné et ont su démontrer notre grande efficacité. Par la suite, nous avons conduit plusieurs expérimentations, comme les retours à domicile ou les sas dans les urgences, qui se poursuivent aujourd'hui. Nos équipes sont par exemple engagées dans l'Aube sur ce type de missions. Un flou demeure néanmoins sur le modèle de ces activités.
L'année dernière à la même époque, et il est d'ailleurs à craindre que cela ne se reproduise cet hiver, l'épidémie de bronchiolite a amené les deux ministères à s'accorder subitement pour nous donner l'autorisation d'effectuer des missions de retours à domicile et de transferts de malades, notamment de jeunes enfants. Mais nous avons parallèlement, dans un grand nombre de départements comme ceux du Bas-Rhin, de la Gironde ou du Val-d'Oise, connu un recul. Pour prendre l'exemple d'un département qui vous est cher, monsieur le député, qui est celui du Bas-Rhin, nos missions auprès du Samu ont été récemment interrompues après quinze années de coopération, alors qu'elles concouraient grandement soit à amener des victimes, soit à vider les urgences. La situation est donc toujours un peu complexe. À côté de cela, dans les départements du Finistère et du Pas-de-Calais, nos équipes ont été sans difficulté engagées dans le cadre des gardes du Samu pendant deux semaines.
Il y a donc un réel travail à mener sur la clarification de notre lien, qui est véritablement nécessaire, avec le ministère de la santé. Nous devons travailler de concert, en mettant autour de la table le ministère de l'intérieur, le ministère de la santé et les associations de sécurité civile, à une définition précise du cadre opérationnel. Les exemples du terrain démontrent clairement la nécessité d'améliorer ce mode de fonctionnement.