Originaire du Pas-de-Calais, je souhaite tout d'abord vous faire part de l'organisation de la gestion de la crise que nous traversons. Ce département s'apprête à connaître une quatrième vague de tempêtes et devrait passer à nouveau en vigilance rouge. Depuis le 1er novembre, nous avons connu l'équivalent de six mois de précipitations. Les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires sont sur le terrain jour et nuit, épaulés par des colonnes de renforts militaires et extra-départementales. Cette crise est analogue à celle qu'a connue la Gironde avec les feux de forêts de 2022. Le 28 octobre, le Président de la République a fait un certain nombre de promesses, mais une véritable prise de conscience s'impose face à ce phénomène spécifique que sont les inondations et à la situation dans le Nord et le Pas-de-Calais en particulier.
Sur le terrain, la coordination est délicate entre les militaires et les sapeurs-pompiers venus d'autres départements, lesquels ne connaissent pas forcément le territoire, le matériel, la doctrine et les conditions d'engagement. Nous ne comprenons pas que la France ne fasse pas appel au mécanisme européen de sécurité et de protection civiles, alors que nous pourrions bénéficier de l'expertise de nos collègues des Pays-Bas, de la Belgique et de l'Allemagne, dont les retours d'expérience sont riches d'une plus-value technique et opérationnelle essentielle. Une telle situation est regrettable à plus d'un titre et pénalise la population du département.
Je demanderai aux présidents des deux chambres du Parlement et au ministre de l'intérieur un retour d'expérience sur les conditions dans lesquelles nous faisons face à la crise actuelle. Je le dis sans ambages : nous ne sommes pas à la hauteur. J'espère que vous aurez l'occasion de mener des auditions sur cette crise, car il est possible de faire beaucoup mieux.