En tout cas, nous sommes nombreux à nous poser la question.
S'agissant de votre long développement sur l'hébergement d'urgence, je suis en désaccord avec vous sur le bilan du plan « logement d'abord » et des mesures conjoncturelles ou structurelles. Vous dites que les personnes qui sont en hébergement d'urgence depuis longtemps – et vous avez raison, certaines y sont depuis très longtemps – doivent avoir rapidement accès au logement social. Or, d'après le bilan triennal de la SRU, deux tiers des communes ne remplissent pas leur objectif en termes de logement social. C'est désolant pour le logement public et aussi pour les maires qui font les efforts demandés. Comment, en décentralisant davantage, va-t-on s'assurer que les communes remplissent leurs obligations en matière de logements sociaux, ce qui permettrait à terme de désengorger le secteur de l'hébergement d'urgence ?
Même si l'hébergement d'urgence relève de l'État, les collectivités locales peuvent aussi s'intéresser au sujet, dites-vous. Certaines le font et d'autres pas. Je ne sais pas ce que fait Dunkerque, mais je peux vous dire que Toulouse ne manifeste pas un grand volontarisme en la matière. Une décentralisation plus poussée va donc conduire à des politiques d'hébergement d'urgence plus ou moins variables, certaines communes se défaussant sur d'autres. Quel équilibre envisagez-vous d'instaurer pour éviter le risque d'être inefficace si deux entités tiennent le même outil ?