Alors que la trêve hivernale a débuté le 1er novembre, de nombreux citoyens sont encore sans domicile fixe et doivent faire face au froid de la rue, aux dispositifs anti-SDF, au manque de places en centre d'hébergement et au manque de logements. Le nombre de personnes sans domicile a doublé en dix ans : elles sont désormais 330 000, selon la Fondation Abbé Pierre.
Dans la rue, les hommes sont majoritaires. Ils sont souvent étrangers et marginalisés par une politique d'asile et d'immigration discriminante. Le projet de loi « immigration » aurait encore aggravé leur situation : heureusement que la motion de rejet a été votée hier. Pour la première fois depuis 1945, la situation des enfants s'est dégradée en France : dans la sixième puissance mondiale, le nombre d'enfants vivant dans la rue a augmenté de 20 % en un an et ils sont au moins 2 000 à présent. Quant aux étudiants vivant en centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), ils peuvent être expulsés sans préavis, malgré le froid de l'hiver, car ils ne bénéficient pas de la trêve hivernale.
Par ailleurs, 5 millions de nos concitoyens vivent dans une passoire thermique, où il ne fait pas plus de 15 ou 16 degrés en hiver, et leur situation va encore s'aggraver avec l'augmentation du coût de l'énergie. Entre les logements manquants, les passoires thermiques et les loyers trop élevés, nos concitoyens ne s'en sortent plus. Pourtant, il y aurait la place de loger tout le monde dignement en France, puisqu'on dénombre 3,1 millions de logements vacants et 330 000 sans-abri.
Il faut prendre des mesures d'urgence, lutter contre les logements vacants et aller jusqu'à la réquisition pour loger celles et ceux qui meurent de froid. Il faut lancer un plan de rénovation écologique de l'habitat, loger nos étudiants, nos enfants, les exilés, celles et ceux qui meurent de froid. De grands logements sont vides et chauds. Comme disait l'abbé Pierre, « la vraie charité ne consiste pas à pleurer ou simplement à donner, mais à agir contre l'injustice ». Monsieur le ministre qu'allez-vous faire ?