L'Afrique est très faible contributrice de gaz à effet de serre mais elle est le premier continent impacté par les effets du changement climatique. Les conséquences négatives affectent tous les secteurs vitaux : agriculture, élevage, santé, énergie, environnement. À ce titre, les pays d'Afrique subsaharienne subissent notamment la baisse des ressources en eau, la dégradation des terres, l'extension des zones arides, la réduction de moitié des rendements de l'agriculture pluviale, mais aussi la baisse drastique des nappes oasiennes et des inondations dans les zones côtières, qui abritent 30 % de la population. Les défis vis-à-vis de l'activité humaine et de la préservation des ressources naturelles seront exacerbés par une croissance démographique qui accentue les enjeux et l'urgence.
Il importe donc de trouver des solutions. Selon l'économiste en chef de la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies, Mme Hanan Morsy, le continent dispose d'abondantes ressources en énergies renouvelables et représente 40 % de l'irradiation solaire. La France a mobilisé à elle seule 6 milliards d'euros par an, dont 2 milliards pour l'adaptation. Elle a ainsi montré un exemple significatif de sa contribution à l'engagement collectif de 100 milliards de dollars par an, issu de l'accord de Paris.
Il est nécessaire d'aller plus loin et il faut compter sur la mobilisation des acteurs privés pour être inventifs et efficaces. Existe-t-il selon vous, à moyen et plus long terme, un modèle de croissance verte inclusif qui soit capable de doubler la production agricole actuelle pour nourrir les populations africaines, c'est-à-dire un modèle qui intègre la croissance démographique exponentielle, tout en restaurant la résilience des écosystèmes et en préservant l'accès aux ressources naturelles, particulièrement l'eau potable ?