Le phénomène de réchauffement climatique frappe tous les continents mais il est encore plus violent en Afrique qu'ailleurs, alors que de nombreux États africains sont déjà en état de surendettement ou risquent de l'être. Ces phénomènes entraînent des répercussions négatives sur le secteur agricole, les écosystèmes et le développement socioéconomique.
Les gouvernements des pays africains ont peu ou pas de marge de manœuvre pour anticiper ou s'adapter à la crise climatique. Il est donc urgent de mettre en œuvre des mesures d'allègement de la dette et de permettre aux gouvernements africains d'augmenter leurs liquidités. Pensez-vous que, pour une grande partie d'entre eux, la croissance peut se fonder sur l'économie bleue, sur les énergies renouvelables et le fort potentiel de ressources qui pourraient faire de l'Afrique, comme vous l'avez dit, une solution ?
La France y déploie de nombreux moyens avec le conseil présidentiel du développement, pour promouvoir une stratégie d'investissement solidaire et durable. Les pays industrialisés ont promis une aide de 100 milliards d'euros chaque année et nous avons vu à la COP 28 émerger un fonds privé doté de 30 milliards d'euros, en provenance des Émirats arabes unis. Cependant, à l'heure où la COP 28 s'achève, certains chefs d'État africains ont dit ne pas vouloir renoncer aux énergies fossiles. De plus, d'autres ont dit craindre que les donateurs et financeurs internationaux s'accordent le droit d'influencer les décisions nationales et souveraines de pays africains en ce qui concerne la transition énergétique. D'après vous, ce choc de financement annoncé suffira-t-il pour faire en sorte qu'aucun pays n'ait à choisir entre la réduction de la pauvreté et la lutte contre le dérèglement climatique ?