Votre gouvernement mène la France droit à la catastrophe : on dénombre plus de 9 millions de pauvres et des milliers d'enfants dorment dans la rue ; des étudiants, des familles, des retraités et des travailleurs se côtoient devant les distributions alimentaires. Comment le projet de loi de finances répond-il à ces difficultés ? Quelles mesures avez-vous prises pour y remédier ? La réforme des retraites, les baisses d'impôt pour les plus riches, les coupes dans l'assurance chômage : tout cela est appliqué avec une célérité exemplaire. Pour le reste, en revanche, il est urgent d'attendre !
La présente motion de censure, nous la souhaitons porteuse d'espoir : l'espoir d'une solution alternative issue des urnes, qui apporterait des réponses concrètes et structurelles aux aspirations d'une majorité de nos concitoyennes et de nos concitoyens qui voient leur pouvoir de vivre s'effondrer, leurs services publics sacrifiés, leur environnement se dégrader ; l'espoir, au fond, d'un changement de modèle économique et social.
Loin des réponses simplistes qui utilisent le ressort bien connu de la xénophobie pour faire porter la responsabilité des problèmes sur le dernier arrivé, ou sur celui qui ne vous ressemble pas, c'est l'abolition d'un système profondément inégalitaire, qui recherche le profit à tout prix, que nous défendons. Nous voulons remettre l'humain au cœur des politiques publiques, le salarié au cœur de l'entreprise, le patient au cœur de l'hôpital, le bénévole au cœur de son association, l'élève au cœur de l'école.
Votre budget ne traduit pas nos priorités politiques. Il ne répond en rien aux enjeux de notre époque et, pire encore, il se place au service de politiques publiques que nous combattons ardemment. La gauche, les progressistes, les femmes et les hommes qui, dans leur diversité, croient en la République sociale, aux valeurs humanistes, s'expriment ici par notre voix. Nous ne vous laisserons pas dialoguer tranquillement avec les diverses nuances de droite de notre pays pour faire passer vos mauvaises mesures.
Le budget de l'État est censé dresser les grandes lignes de la politique économique et budgétaire de la France pour l'année à venir. C'est donc, vous en conviendrez, un sujet important. Pourtant, pas une minute de débat n'aura été possible en séance sur la première partie du projet de loi et quelques heures seulement auront été consacrées à la seconde, puisque nous avons entamé l'examen des missions sans jamais l'achever. Lors de la nouvelle lecture du texte, puis de sa lecture définitive, la discussion générale elle-même était de trop pour les censeurs de la majorité et du Gouvernement que vous êtes. La réalité aurait été cruelle à entendre alors que les ministres de l'économie et des comptes publics dévoilaient fièrement un budget austéritaire, prévoyant 16 milliards d'euros d'économies pour satisfaire la Commission européenne et les agences de notation.