Notre groupe est plutôt enclin à soutenir l'amendement. Celui-ci ne correspond certes pas au système idéal d'impôt sur le revenu que nous appelons de nos vœux ; nous proposerons par la suite des mesures visant à augmenter le nombre de tranches dans une logique plus progressive, afin de taxer davantage ceux qui ont beaucoup et de taxer moins ceux qui ont peu.
Cependant, sa logique nous semble intéressante car, en réalité, le taux d'inflation n'affecte pas tout le monde de la même façon. L'inflation ne coûte pas autant selon qu'elle pèse sur les premiers euros, sur les premières centaines d'euros ou sur les premiers milliers d'euros, car ces sommes ne sont pas consacrées aux mêmes dépenses essentielles. C'est la raison pour laquelle l'amendement a retenu notre attention : la solution qu'il propose nous semble meilleure que celle du Gouvernement.
Nous entendons bien que les plus aisés, qui payent aussi le taux de la première tranche sur une partie de leurs revenus, en bénéficieront. Mais si on le déplore, c'est tout l'impôt sur le revenu qu'il faut remettre en cause en décidant qu'à partir d'un certain niveau, l'ensemble du revenu sera taxé au taux de la dernière tranche. Ce n'est pas notre philosophie : nous préférons le système des tranches qui s'ajoutent les unes aux autres au fur et à mesure que les revenus s'accroissent, avec des taux de plus en plus élevés.
Quoi qu'il en soit, pour les Français qui sont en bas de l'échelle, l'inflation n'a pas le même prix ni les mêmes conséquences sur les choix quotidiens que pour les autres.