Hier, sur France Info, vous avez considéré que notre pays plutôt tempéré connaît une situation d'« arythmie climatique exacerbée par des phénomènes exceptionnels » et que l'eau va être « trop rare ou trop abondante ». En Bretagne ou dans le Pas-de-Calais, l'eau trop abondante rend plus vulnérables les points de captage et les réseaux d'eau, stratégiques pour la préservation de notre santé environnementale et humaine. Comment assurer leur nécessaire protection, notamment contre les produits phytosanitaires et les conséquences de leur dilution dans la nature ?
De 2015 à 2022, les premières mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) ont connu une dynamique enthousiasmante pour promouvoir les transitions. Dans la deuxième génération programmée, celle de la PAC 2023-2027, le compte n'y est pas et les aides ne sont plus les mêmes, sans doute du fait de la recentralisation du dispositif. La France serait même l'État de l'Union européenne allouant la plus faible part du second pilier aux Maec. Une enveloppe budgétaire supplémentaire est très attendue, comme l'atteste le courrier qu'ont adressé trente-cinq parlementaires bretons. Comment prôner la réduction de l'usage des produits phytosanitaires et laisser le sentiment de ne pas accompagner suffisamment un outil majeur de nos transitions ? La puissance publique porte une forte responsabilité en la matière.
Je voudrais aussi revenir sur la définition du risque acceptable qu'a esquissée M. le président. Entre 2018 et 2023, la France est passée d'une position d'opposition au renouvellement du glyphosate à l'abstention. Pourquoi ? Quelles évolutions de ce produit, du point de vue de l'impact et des usages, ont motivé une telle variation de point de vue ? Sont-elles d'ordre scientifique, économique ou géopolitique ?