Je salue également la cohérence de Mme Dalloz sur ces questions, et lui répondrai que les propositions concrètes visant à réduire les dépenses pour les années à venir sont les bienvenues. Je réaffirme cependant ma position : face à une inflation si importante et si pénalisante pour les Français, face à l'augmentation des prix alimentaires pouvant aller jusqu'à 20 % pour certains produits, face au niveau élevé des prix de l'électricité et du gaz, face aux difficultés majeures que rencontrent certaines collectivités locales lorsqu'il s'agit de payer le chauffage, l'électricité ou les cantines scolaires, nous avons besoin de mesures protectrices. Or s'il existe un fil directeur de ce budget, c'est bien la protection.
Compte tenu de cela, je considère que la trajectoire budgétaire que nous proposons est responsable. Elle est déjà très exigeante, comme l'a rappelé hier M. le président de la commission des finances : elle limite l'augmentation du volume des dépenses à 0,6 % sur le quinquennat, ce qui en fait l'augmentation la moins importante depuis deux décennies, et cela en période de forte inflation. Croyez-moi, tenir cet objectif sera déjà un défi ; c'est pourquoi, je le répète, vos propositions d'économies seront les bienvenues.
Monsieur de Courson, j'ai pris bonne note de votre proposition quant au bouclier tarifaire, mais je n'y souscris pas. En effet, l'explosion des prix de l'électricité et du gaz représente une augmentation de 110 %, voire 130 % du montant des factures. J'estime important de protéger également les classes moyennes contre ce phénomène. Concentrer le bouclier tarifaire sur les classes les plus modestes permettrait de faire des économies, je ne le conteste pas. Mais cela poserait problème en termes de justice sociale et d'équité.