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Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2023 à 21h30
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Non seulement l'effort budgétaire en 2024 sera quasi nul, mais 8 273 postes supplémentaires de fonctionnaires seront créés dans la fonction publique d'État et chez ses opérateurs. Alors que les Français n'ont jamais été aussi noyés sous des charges administratives incompréhensibles, il faudrait pourtant débureaucratiser massivement notre administration – tout l'inverse de ce que vous faites.

Enfin, je regrette que le Gouvernement ait balayé avec mépris le contre-budget présenté en octobre par les Républicains : alors qu'il y avait là l'occasion de chercher un consensus dans l'intérêt de nos comptes publics, vous avez refusé notre main tendue et n'avez, monsieur le ministre délégué chargé des comptes publics, jamais évoqué une seule de nos propositions. Il nous paraissait fondamental de replacer le budget dans une politique d'ensemble reflétant une vision à court, moyen et long termes pour notre pays. L'axe majeur de ce contre-budget – élaboré dans l'intérêt des Français et non des fédérations sportives internationales – consistait ainsi à diminuer les prélèvements obligatoires pour permettre une réduction pérenne à la fois des dépenses publiques et de la dette.

Il n'y a pas si longtemps, vous nous reprochiez de ne pas suffisamment documenter les économies que nous proposions : force est de constater que lorsque nous le faisons, vous êtes aux abonnés absents. Le Gouvernement n'a plus aucune notion de la gestion des finances publiques. Espérons que vous changerez fondamentalement d'attitude avec le prochain PLF : la construction du budget pour 2025 débutera dès janvier, et j'espère que vous serez enfin au rendez-vous.

En octobre dernier, la Commission européenne a mis en garde la France – tout comme la Belgique, la Croatie et la Finlande – sur la croissance de ses dépenses publiques, qu'elle jugeait excessive et contraire aux recommandations budgétaires de l'Union européenne. Ne nous voilons pas la face : si nous sommes aujourd'hui le mauvais élève de l'Europe, ce n'est que le résultat de la politique conduite depuis 2017 par les gouvernements successifs. Pour sortir de la situation catastrophique dans laquelle nous sommes embourbés, il est grand temps d'engager un processus de diminution des prélèvements obligatoires et une réduction des dépenses publiques et du déficit : ce n'est plus une option, c'est un impératif !

Nous ne pouvons qu'espérer que le projet de loi de finances pour 2025 corrigera toutes les erreurs du budget pour 2024, et qu'il sera réellement, comme le promettait le Président de la République, le budget de « la fin de l'abondance » – car cette année, il n'en est rien.

Malgré tout, vous vous en doutez, nous ne voterons pas cette motion de censure déposée par les Insoumis, qui promeut des évolutions à l'opposé de ce que nous désirons : avec sa frénésie taxatrice,…

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