Vous le savez, monsieur le ministre, les Normands sont très attachés au bon sens populaire. Un adage dit : « La nuit porte conseil. » La nuit que nous avons passée hier avec le Gouvernement a démontré l'extrême solitude dans laquelle vous étiez plongés : elle a révélé votre incapacité à prendre soin des collectivités locales, à réarmer l'hôpital et à construire une majorité à l'image du Parlement pour faire passer un projet de loi de finances. Cette nuit vous a-t-elle porté conseil ?
Deuxième remarque : nous, députés communistes, considérons le recours au 49.3 comme un aveu de faiblesse. Il illustre en effet la faiblesse d'un gouvernement prêt à nier l'expression du peuple que nous représentons et qui a ainsi composé l'Assemblée nationale. Accepterez-vous de promettre que pour une fois, dans l'intérêt de la nation et afin que cette loi de finances nous permette de « réparer les vivants », vous n'utiliserez pas cette arme de faiblesse ?
Je prolongerai enfin la question posée par M. Corbière. Nous prenons un grand plaisir à discuter, vous le savez : nous aimons débattre. Cette confrontation des points de vue est d'ailleurs consubstantielle à la démocratie. Cependant, nous n'aimons pas débattre pour rien, dans le vide ; nous aimons débattre avec l'intention d'apporter des réponses concrètes aux citoyens qui nous ont mandatés pour les représenter.