Je ne reviendrai pas longuement sur le fait que le Gouvernement ait dû recourir à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, dans le contexte d'une majorité relative qui empêche tout vote majoritaire sur un budget. Les Français l'ont bien compris, et l'indifférence tant médiatique que populaire dans laquelle se déroule ce débat en est une preuve. Cette indifférence, voire pire, va jusqu'à gagner vos propres rangs, puisque la Mélenchonie est une nouvelle fois seule à déposer cette motion, isolée au sein d'une gauche que je ne présume aucunement en faveur du texte du Gouvernement, mais qui a bien compris que cet exercice éculé avait pour seule conséquence celle d'affaiblir un peu plus cette partie de l'opposition, encore une fois tout à fait légitime, au gré des votes perdus.
L'élément nouveau dans ce débat, depuis la dernière motion de censure, c'est ce qu'il s'est passé lundi dernier. Dans le texte sur lequel s'appuie le dépôt de votre motion de censure, vous évoquez une « attaque » contre la démocratie parlementaire et un « déni » du rôle du Parlement : ces mots correspondent parfaitement à la manœuvre à laquelle vous avez procédé lundi dernier…