Intervention de Marc Fesneau

Réunion du mercredi 6 décembre 2023 à 15h00
Commission des affaires économiques

Marc Fesneau, ministre :

Je l'ai déjà dit, monsieur Rolland, et je l'ai même écrit ! C'est dans le plan loup.

C'est au niveau européen que cela se décidera. Avec plusieurs collègues, nous réclamons de réinterroger le statut de l'espèce. En juillet 2022, la Commission m'avait opposé une fin de non-recevoir ; un an plus tard, la discussion est devenue possible. Il n'y a pas de vainqueurs et de perdants : il faut seulement restaurer un équilibre qui a été rompu. Le loup est un animal très adaptable, bien supérieur à nous en matière de démographie. Nous allons continuer à travailler, en particulier sur la simplification des protocoles de tir, qui devront être prêts le 1er janvier, sur le caractère protégeable ou non de l'espèce ou sur l'indemnisation des pertes indirectes, autant de sujets en suspens depuis des dizaines d'années.

Monsieur de Fournas, je ne fais de grief à personne, mais je constate que tous les opérateurs n'étaient pas prêts au moment de la loi Egalim 2. Si l'on enclenche la marche en avant sur les matières agricoles, pourquoi la viticulture n'entrerait-elle pas dans ce mouvement ? C'est aux viticulteurs de se saisir de la question, mais ils ne peuvent pas nous reprocher de les avoir exclus alors que telle était leur demande. Nous pouvons cependant rouvrir cette question : j'y suis prêt, mais les divisions entre les zones viticoles et entre les négociants et les autres acteurs étaient grandes. Compte tenu des difficultés pesant sur la structure des prix du vin et de sujets importants comme la baisse de la consommation et le dérèglement climatique, la résolution de ce problème n'emporterait pas celle de l'ensemble des défis de la viticulture. Tout le monde me dit que l'excédent de production atteint 4 millions d'hectolitres : ce n'est pas Egalim qui résoudra ce problème ! Le vin, il faut le consommer – avec modération – pour que l'économie du secteur soit prospère.

Madame Buffet, je me suis rendu en Ukraine pour rencontrer mon homologue et j'y ai tenu le discours suivant : soit l'Ukraine entre dans l'Union européenne comme un concurrent des agricultures européennes et les négociations seront vite bloquées, soit la grande capacité productive et la haute productivité de ce pays en matière agricole contribuent à faire de l'Union européenne une puissance agricole mondiale. L'Ukraine et les pays européens doivent répondre à cette alternative. Je suis suffisamment vieux pour avoir connu les peurs ayant accompagné l'entrée de l'Espagne, du Portugal, puis de la Pologne et de la Roumanie : aucun désastre ne s'est produit.

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