Intervention de Thierry Benoit

Réunion du mercredi 6 décembre 2023 à 15h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Je vous rejoins lorsque vous affirmez qu'une alimentation de qualité a un coût et un prix mais je déplore des messages contradictoires.

Première contradiction : la Première ministre a annoncé le déploiement d'1 milliard d'euros en faveur d'un plan pour la biodiversité ; vous-même travaillez en région Centre-Val-de-Loire à associer l'État et la conférence des parties (COP) régionale en vue d'une planification écologique. C'est très bien, mais cela entre en contradiction avec les conventions signées par les agriculteurs sur les Maec, ce qui place ces derniers dans une incertitude totale.

Deuxième contradiction : vous voulez moins d'élevage mais vous souhaitez dans le même temps un maintien des prairies permanentes, qui n'est possible que grâce à l'élevage.

Troisième contradiction : exigence du respect de normes sanitaires et environnementales et signature ou préparation de traités internationaux comme le CETA (Accord économique et commercial global), l'accord avec la Nouvelle-Zélande ou l'accord avec le Mercosur (Marché commun du Sud).

Jusqu'ici, la France a été un grand pays agricole au sein de l'Union européenne. La Commission européenne a donné son accord afin de discuter avec l'Ukraine d'une éventuelle entrée au sein de l'Union. Or, l'Ukraine, ce sont 42 millions d'hectares de surface agricole utile. Comment notre agriculture se prépare-t-elle à un tel enjeu ?

Nous revenons souvent sur la question du foncier parce qu'elle se confond avec celle de la spéculation et de l'accaparement des terres agricoles, telle que nous l'avons connue sous la présidence de François Hollande. Les éleveurs, notamment, ont les plus grandes difficultés à accéder au foncier. Pourquoi ignorez-vous ce sujet ?

Enfin, une grande loi d'orientation agricole se doit de proposer un plan Marshall pour favoriser l'installation de nos jeunes agriculteurs. En Bretagne, les producteurs de lait qui s'installent en bio sur une surface de 60 hectares avec soixante vaches laitières ont besoin de 800 000 euros. Comment emprunter une telle somme tout en vivant de son travail ?

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