Intervention de Olivier Becht

Réunion du jeudi 7 décembre 2023 à 11h15
Commission des affaires étrangères

Olivier Becht, ministre délégué :

Vous avez parfaitement raison : nous devons réduire le degré de dépendance de l'Europe aux minéraux critiques, qui peut représenter un handicap pour notre propre stratégie de transition énergétique. Cela se joue à deux niveaux.

Le premier est l'extraction du sol européen des matières qui s'y trouvent : c'est ce que nous avons fait dans le passé pour nourrir nos révolutions industrielles, notamment grâce au charbon, que nous avons aujourd'hui renoncé à utiliser au nom des efforts consentis pour la planète. Nous extrayons en Europe d'autres matières premières mais nous devons aujourd'hui le faire tout particulièrement pour les minéraux critiques et développer notamment les mines d'extraction de lithium sur notre territoire. Malheureusement, elles ne suffiront probablement pas à satisfaire l'ensemble des besoins de notre transition énergétique.

En parallèle, il est donc stratégique que des accords de libre-échange nous permettent de disposer de ces matériaux au meilleur prix, ce qui sera impossible si nous fixons nous-mêmes des barrières, n'en déplaise aux représentants du Rassemblement national et de La France insoumise, si désireux de mettre des barrières partout – et qui ont malheureusement quitté cette salle.

Nous avons en France, et c'est une chance pour nous, des acteurs importants tels qu'Eramet, Imerys et Geolith pour ce qui concerne l'extraction, Viridian Lithium et Carester pour ce qui concerne le traitement, et d'autres encore pour la transformation de ces minéraux. L'objectif est que nos entreprises et nos industries soient présentes non seulement en France mais aussi à l'international, là où l'on peut extraire ces minéraux, afin de diversifier les sources d'approvisionnement et de nous assurer d'avoir demain les minéraux nécessaires pour nourrir nos propres industries, notamment – mais pas seulement – pour la production de batteries en vue de la transition énergétique qui nous permettra de faire davantage pour la planète. Je suis, pour ma part, très confiant dans la capacité de la France et des États européens à le faire car nous disposons de la base industrielle nécessaire.

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