À la suite de la dernière réunion du Conseil des affaires étrangères, les nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et la Nouvelle-Zélande ont donné lieu à nombreux débats. Avant que vous ne récitiez vos éléments de langage habituels quant aux méfaits du contrôle des frontières et d'une économie protégée de la concurrence sauvage, je rappelle que l'ensemble des pays de la planète protègent leur économie, à commencer par les États-Unis.
Les accords de libre-échange s'inscrivent dans le cadre de la stratégie économique globale de l'Union européenne, qui vise à établir des partenariats avec le plus grand nombre possible de pays, dans l'idée de déréguler le marché européen et de l'ouvrir aux quatre vents de la mondialisation.
Avant de se féliciter de la multiplication des accords de libre-échange, ne faudrait-il pas renforcer la compétitivité des industries française et européenne et protéger notre économie ? Libre-échange ou pas, si nous suivons le cap fixé par le Gouvernement et par la Commission européenne, nous n'aurons bientôt plus rien à échanger. Notre économie est dépassée par ses concurrents extra-européens, notamment du fait de la crise énergétique. Le Gouvernement est directement responsable de cette crise, en raison de ses errements sur le nucléaire et de sa politique de sanctions énergétiques non ciblées, qui est à la fois contre-productive et incohérente. L'Union européenne n'achète plus d'hydrocarbures à la Russie en raison de la guerre contre l'Ukraine mais se fournit en gaz auprès de l'Azerbaïdjan, qui massacre les Arméniens.
Il est grand temps, monsieur le ministre délégué, que vous et le Gouvernement mettiez la protection de notre économie et la défense de nos intérêts au cœur de votre politique car ce n'est clairement pas le cas aujourd'hui.