Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du jeudi 7 décembre 2023 à 11h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Dans la course visant à faire tomber les barrières tarifaires et à niveler par le bas les normes européennes, la France, guidée par l'obsession européenne libre-échangiste, semble comme un poisson dans l'eau. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. L'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande a été ratifié, un accord avec le Mexique est en voie de toilettage et les discussions sont en train d'aboutir pour des accords avec le Chili, avec le Kenya et avec l'Inde – sans parler de l'accord avec le Mercosur qui finira par revenir, même s'il a du plomb dans l'aile, et sans parler non plus de la volonté des présidents Macron et Xi Jinping de relancer l'accord entre l'Union européenne et la Chine.

Tous ces accords de libre-échange ont un point commun : ils soutiennent une politique libérale visant à supprimer les droits de douane. Alors que ceux-ci constituent la seule ressource propre de l'Union européenne, leur contribution au budget de l'UE est passée de 28 %, en 1988, à 16 %, en 2018, et cet écart a été comblé par les contributions des États. Ce sont donc bien les peuples qui payent la facture des accords de libre-échange.

Ces accords nivellent les normes, afin de standardiser la fabrication des produits échangés à l'échelle mondiale. Mais pourquoi continuer à en négocier alors que nous avons constaté, durant la crise du Covid, que les chaînes d'approvisionnement mondiales étaient précaires ? Pourquoi continuer dans une voie qui va à l'encontre des objectifs de développement durable et de sauvegarde de notre souveraineté alimentaire et sanitaire ?

Pour faire avaler la pilule, vous mettez désormais en avant les clauses miroir, censées interdire l'importation de produits qui ne respectent pas les normes les plus élevées des deux parties. Si ces clauses sont aussi protectrices que vous le dites, pouvez-vous nous garantir qu'elles figureront systématiquement dans les accords que la France soutiendra ?

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