Intervention de Olivier Becht

Réunion du jeudi 7 décembre 2023 à 11h15
Commission des affaires étrangères

Olivier Becht, ministre délégué :

En effet. Certains voudraient aboutir coûte que coûte. J'entends évidemment leurs préoccupations, notamment celles de l'Allemagne, qui a besoin d'ouvrir de nouveaux marchés, notamment à son industrie automobile, afin de diminuer sa dépendance notamment vis-à-vis du marché chinois. Il faudra trouver dans les prochains mois des voies qui permettent de répondre à ces problèmes mais cela ne peut se faire au détriment de l'agriculture française, ce qui serait le cas si nous renoncions à l'application des normes que nous nous sommes fixées en matière d'environnement, de biodiversité ou de déforestation.

Nous verrons aussi ce que le nouveau président de l'Argentine, M. Milei, décidera. Pour le moment, les États membres ont demandé à la Commission européenne de ne pas signer l'accord tant que nos demandes ne sont pas acceptées.

Ma conviction, c'est qu'il sera difficile, avec certains pays du Sud, de signer des accords globaux. Il sera sans doute plus intéressant d'envisager des accords sectoriels, par exemple celui sur les minéraux critiques. Les négociations visant à renouveler l'accord avec l'Indonésie, que vous avez évoqué monsieur le président, sont toujours en cours. Nous avons aussi signé un accord avec le Chili, notamment sur la fourniture de lithium, métal essentiel à notre transition énergétique.

J'en viens au plan Osez l'export, qui est en cours de déploiement. Il comprend des outils nouveaux, comme les volontaires territoriaux à l'export – pendants en France des volontaires internationaux en entreprise, qui aideront nos entreprises à élaborer des stratégies d'exportation et à calibrer leurs productions pour exporter –, l'académie de l'export, les salons « Pavillon France » ou les e-vitrines. Nous prévoyons aussi un accompagnement « booster » pour les entreprises qui bénéficient du plan France 2030, afin que la réindustrialisation française soit pensée pour s'exporter et pas seulement pour répondre aux besoins du marché national.

Combiné aux mesures que nous prenons pour faire diminuer notre dépendance énergétique et à notre action en faveur de la réindustrialisation, ce plan devrait faire diminuer notre déficit commercial, dont la baisse – soyons honnêtes – est principalement liée au reflux des prix de l'énergie et à la remise en marche de nos centrales nucléaires.

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