Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
À l'heure où notre pays fait face à une crise sociale et économique d'ampleur, vous choisissez de regarder ailleurs. Plus grave encore, vous voudriez nous faire croire que les problèmes viennent de l'étranger.
Nous approchons des fêtes. Cette période de l'année devrait être synonyme de bonheur et de fraternité. Pourtant, dans notre pays, des millions de personnes, à la rue ou en situation précaire, se contenteront de contempler leur frigo vide et leurs factures exorbitantes.
Notre pays compte plus de neuf millions de pauvres. On pourrait penser que la septième puissance mondiale en ferait sa priorité ou qu'elle se démènerait pour trouver un logement aux 330 000 personnes sans domicile fixe, à moins qu'elle ne préfère s'occuper d'abord de résorber les déserts médicaux, ou même qu'elle ne s'alarme de l'état de son système scolaire.
Les sujets de préoccupations sont nombreux, y compris dans les outre-mer. Chez moi, à La Réunion, 38 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les prix de l'alimentation y sont 37 % supérieurs à ceux pratiqués dans l'Hexagone.
Vous ne pouvez pas ignorer ces difficultés car nous n'avons cessé de vous alerter. Dès juillet 2022, la NUPES a déposé une proposition de loi d'urgence sociale pour répondre aux véritables besoins des Français. Pour les outre-mer, le récent rapport d'enquête parlementaire sur la vie chère pourrait vous inspirer. Chaque fois que nous déposons des propositions en faveur du pouvoir d'achat, du logement ou des services publics, vos députés se mobilisent en nombre pour les repousser. Avant-hier, vous vous êtes également mobilisés ; cette fois-ci, vous avez échoué.
Quelle feuille de route après cet échec ? Votre minorité est-elle désormais disposée à s'attaquer aux véritables problèmes de sa population ,