Madame la ministre de la transition énergétique, cette année 2023 est la plus chaude jamais enregistrée. Le taux de CO
En dépit des COP successives, la trajectoire suivie n'est pas la bonne. Que nous voyons le verre à moitié plein ou à moitié vide, la COP28 n'aura pas réglé ce problème. L'accord mentionne certes les énergies fossiles mais en leur accolant une terminologie floue de « transitioning away » ; il ne débouche sur aucun objectif précis et daté ; il ne comporte rien de contraignant en matière d'arrêt de la consommation ou de production.
Une rupture est nécessaire. Nous ne devons pas nous satisfaire du registre déclaratif et attendre, sans courage, une unanimité qui n'arrivera pas. L'enjeu majeur est celui de la sortie des énergies fossiles – charbon, gaz, pétrole – qui représentent 75 % de nos émissions de CO
La France a le devoir de peser de tout son poids dans les négociations et de défendre un traité de non-prolifération des énergies fossiles. Elle doit aussi mettre en cohérence ses paroles et ses actes et ne pas embarquer M. Pouyanné dans ses bagages pour la COP. Elle doit dire son opposition au projet d'oléoduc de pétrole brut d'Afrique de l'Est (Eacop), contraindre les banques françaises à ne plus financer les projets d'extraction et ne pas autoriser les forages pétroliers dans le bassin d'Arcachon.
Madame la ministre, allez-vous abandonner les huit nouveaux puits de pétrole en Gironde ? Prendrez-vous la tête d'une coalition pour un traité contraignant de non-prolifération des énergies fossiles ? Adopterez-vous une véritable politique de sobriété pour nous désintoxiquer des énergies fossiles ? Il est temps de sortir du volontarisme de façade et de passer, enfin, à l'action.