Je n'ai cessé de le dire ici même à cette tribune : notre pays subit une pénurie de professionnels de santé et particulièrement de médecins. Je dis bien « une pénurie », car il n'y a pas d'autres mots pour qualifier la situation alarmante de la démographie médicale en France, qui met en péril notre système de santé et l'accès aux soins.
Rappelons quelques chiffres : 30 % des Français vivent dans un désert médical et 11 %, soit 6 millions de nos concitoyens, n'ont pas de médecin traitant, dont 600 000 en affection de longue durée. Vous l'avez compris, nous arrivons dans une impasse, avec pour conséquence la dégradation considérable de l'accès aux soins pour nos concitoyens.
Il est donc attendu que le législateur s'empare du problème pour y apporter des réponses solides et pérennes. C'est dans cette perspective que nous avons tous ensemble adopté, la semaine dernière, ma proposition de loi visant à former plus de médecins. Je m'en réjouis pour les Français et vous remercie à nouveau de m'avoir suivi au-delà de toute couleur politique.
Mais aujourd'hui, je suis heureux que le texte de M. Valletoux dont les conclusions de la commission mixte paritaire font l'objet de notre discussion, traite également de la manière d'améliorer l'accès aux soins des Français. Au terme de discussions constructives, au service de la santé des Français, le Sénat et l'Assemblée nationale se sont entendus sur une rédaction commune.
Pour avoir participé à ces discussions, je vous le dis, cette rédaction commune honore tant le travail de M. Frédéric Valletoux, à l'Assemblée nationale, que celui de Mme Corinne Imbert, au Sénat. Les députés Les Républicains sont donc satisfaits de cette nouvelle rédaction à laquelle ils ont largement contribué, qui tient compte des réalités du terrain et témoigne d'un consensus qui semblait pourtant impossible entre les deux chambres, il y a encore quelques semaines.
Fort de mon expérience de médecin à l'hôpital public et d'élu local, je sais combien notre système de santé est à bout de souffle et combien la menace de la désertification médicale est grande, en particulier pour la ruralité.
Le député que je suis salue notre capacité à travailler ensemble pour trouver des solutions face à cette menace et afin d'en limiter les conséquences pour nos concitoyens. Par « ensemble », j'entends tous les acteurs qui ont participé à la rédaction finale de ce texte, notamment les professionnels de santé.
Si nous avons réussi à intégrer leurs revendications majeures dans le texte, ils prennent part à ce consensus car, encore plus que nous, ils sont guidés par une vocation, celle d'améliorer l'accès aux soins en France, et à nouveau, je les remercie pour leur engagement.
Du fait de la situation très dégradée que nous subissons, la coercition, prévue initialement dans le texte, aurait été contre-productive dans la mesure où elle aurait altéré l'attractivité des métiers du soin, ce qui aurait eu des conséquences sur l'accès aux soins à moyen et à long terme.
Je reste convaincu que nous devons plutôt renforcer nos politiques publiques pour améliorer l'attractivité, notamment au travers des initiatives défendues par les collectivités territoriales, très engagées contre la désertification médicale.
Grâce au travail de la commission mixte paritaire, ce texte va dans le bon sens. Les députés Les Républicains, qui en approuvent le contenu, le voteront.