On nous dit minoritaires. Je ne crois pas que ce soit une vérité ou, tout du moins, ce n'est pas une fatalité. Il est vrai que nous sommes dans un moment singulier où l'angoisse du déclassement et la vision du déclin de la France suscitent la colère légitime de nos concitoyens. Il pèse sur le débat démocratique un climat de peur. La peur, c'est l'ennemi intime de la démocratie, parce qu'elle préfigure l'obéissance aveugle et le déferlement de la violence. Alors certains agitent ces peurs et cherchent à désigner un ennemi coupable de tout. Cet ennemi, c'est l'étranger, réel ou supposé d'ailleurs.
À force d'engloutir le débat public sous les thèmes et les termes de l'extrême droite,…