Refuser de débattre de l'immigration, c'est – ironie du sort – être moins en phase avec l'opinion et ses demandes que l'Union européenne elle-même, qui vient d'entamer, pour la première fois, grâce aux engagements de la présidence française du Conseil de l'Union européenne et du Président de la République, un changement radical et complet de ses règles en matière d'immigration : la création du fichier Eurodac, une base de données biométriques qui permettra, pour la première fois, d'enregistrer tous les étrangers arrivant sur le sol européen ; l'enregistrement des demandes d'asile en dehors des frontières de l'Europe ; le conditionnement de la délivrance des visas à la politique migratoire de l'Union européenne.
La France ne peut pas être le seul pays d'Europe à ne pas vouloir débattre d'un sujet essentiel en matière de souveraineté, d'humanité et d'avenir.