Permettez-moi d'abord d'avoir une pensée pour tous les agents de Pôle emploi qui font leur travail du mieux qu'ils peuvent mais qui sont aujourd'hui plongés dans l'anxiété de celui qui ne sait pas, ou qui sait trop bien, à quelle sauce il sera mangé. Vos propos liminaires ne me semblent d'ailleurs pas de nature à les rassurer. J'ajoute qu'il est assez vertigineux d'interroger un candidat pour un poste qu'il s'est lui-même taillé sur mesure. Peut-être devriez-vous envisager une reconversion dans l'orfèvrerie.
Mes questions sont nombreuses. Concernant le recrutement d'agents, quelle trajectoire prévoyez-vous et quelles perspectives d'évolution salariale proposerez-vous pour renforcer l'attractivité des métiers de l'accompagnement et de l'insertion ? Que ferez-vous pour améliorer le climat social ? La question de l'accompagnement psychologique des agents se pose également : ils vont voir leur mission être transformée puisqu'ils devront sanctionner toujours plus et passer plus de temps à contrôler et à saisir des chiffres dans des logiciels parfois mal adaptés – toujours plus de contrôle de l'accompagnement pour toujours moins d'accompagnement au nom du contrôle. Allez-vous prendre la tête du réseau des acteurs de l'insertion et de l'emploi ? Quelle est la trajectoire de financement pour l'insertion ? Comment opérer la réforme de France Travail avec un budget qui sera au maximum celui de la garantie jeunes pour accompagner des bénéficiaires cinq à dix fois plus nombreux ?
Ma dernière question est philosophique. La réforme aura une incidence réelle sur le reste à vivre. Selon vous, quel doit être son montant ?