Monsieur Vallaud, une femme afghane, si elle est en Afghanistan, ne peut pas faire de demande de regroupement familial : il n'y a plus de consulat, plus d'ambassade, plus de relations diplomatiques, plus de vols entre Kaboul et Paris. Si elle formule cette demande, c'est qu'elle a quitté l'Afghanistan ; elle est donc dans un pays où elle peut prendre des cours de français. Je redis qu'elle n'a pas besoin de réussir un examen. C'est incroyable, que la gauche ne veuille pas que l'on donne des cours de français gratuits, sans obligation de réussite, à des femmes pour qu'elles viennent sur notre sol ! Comment voulez-vous lutter contre le communautarisme ? Votre exemple est nul et non avenu : il ne peut pas y avoir de regroupement familial venant d'Afghanistan ; je m'étonne que quelqu'un d'aussi intelligent que vous l'utilise. (M. Boris Vallaud proteste.) Vous avez le droit d'être contre cette disposition, mais pas en racontant n'importe quoi à la représentation nationale et aux gens qui nous regardent !
Si la famille de cette femme afghane a obtenu l'asile en France, elle bénéficiera de la réunification familiale, pour laquelle il n'y a pas de conditions. Elle peut aussi demander l'asile : le taux de protection des Afghans est de 80 %, et jusqu'à 90 % pour les Afghanes. Si jamais elle se trouve dans un autre pays et qu'elle demande le regroupement familial, elle prendra des cours de français. Nous ne proposons pas, comme le gouvernement de M. Scholz – qui ne doit pas être si inhumain que cela, puisque les Verts font partie de sa coalition – un examen en vue du regroupement familial. Il s'agit de donner des notions de la langue du pays dans lequel les gens arrivent. C'est une possibilité d'émancipation, notamment pour les femmes, et je ne vois pas pourquoi cela vous gêne tant. Sinon, vous accélérerez un communautarisme que vous refusez par ailleurs, en tout cas en paroles !