Pendant des années, j'ai vu, devant la préfecture de mon département des Hauts-de-Seine, très tôt et dans le froid, de longues files d'attente et, dans ces files, des gens qui profitaient de cette misère pour revendre leur place. La dématérialisation a pour une part réglé ces difficultés, mais elle a aussi rendu invisible l'attente de beaucoup de demandeurs et n'a pas effacé pour autant les trafics car, pendant un certain temps, de très nombreuses personnes ont profité de ce système informatique pour continuer à vendre des créneaux de rendez-vous.
Comme le dit la Défenseure des droits, la dématérialisation éloigne les plus vulnérables, et cette procédure les met en grande difficulté. La dématérialisation a des avantages pour un grand nombre de citoyens, mais quand elle devient un désagrément, il faut un accompagnement humain. C'est du reste ce que dit aussi la Défenseure des droits. On nous a annoncé un accueil en préfecture mais, dans mon département, il faut déjà avoir un rendez-vous pour pouvoir accéder à l'informatique et, même alors, on ne vous aide pas dans vos démarches. Finalement, le traitement des étrangers est à l'image de celui que l'on inflige à bon nombre de personnes vivant dans notre pays, en particulier les plus âgés et les plus pauvres.