Enfant, j'ai eu la chance de parcourir les plateaux du Vercors, d'y dénicher, aux abords des ruisseaux, têtards et libellules, de marcher dans les pas des chamois et de découvrir ses majestueuses forêts !
À l'occasion de classes de découverte, des milliers d'enfants venant de petits villages ou de grandes villes ont été accueillis dans ces massifs et continuent de l'être. Ces séjours collectifs sont des lieux d'apprentissage fondamentaux, humains, citoyens, culturels et écologiques.
Pour beaucoup de ces enfants, il s'agit de la première sortie hors de l'univers familial et géographique, de la première fois où ils prennent de la terre entre leurs doigts, où ils découvrent l'immense étendue de la mer ou la grandeur de la montagne. Pour certains d'entre eux, cette occasion restera unique. Or nous le savons : on ne protège bien que ce que l'on connaît bien !
Le coût de ces séjours est trop élevé, surtout dans un contexte d'austérité budgétaire. Leur organisation est trop compliquée pour des enseignants fatigués et mal récompensés. Trop souvent, les classes de découverte passent donc à la trappe !
Au sein du groupe Écologiste, notre cap est d'ouvrir des horizons et de permettre à chaque enfant, peu importe les moyens de sa famille, de découvrir notre si beau pays et de s'en sentir dépositaire. Vous ne semblez pas le partager. En effet, nous ne comprenons pas la faiblesse du montant accordé au fonds national d'aide au départ des voyages scolaires. Ces 3 millions d'euros représenteraient une aide d'environ 2,50 euros par enfant, ce qui laisserait aux familles un reste à charge bien trop important pour atteindre l'objectif d'un séjour par enfant durant la scolarité à l'école primaire. En outre, vous conditionnez au pacte enseignant et à son chantage salarial l'aide à l'organisation de ces séjours pour les professeurs. Face à la crise de vocation que connaît la profession, nous considérons qu'il s'agit d'une mauvaise réponse et nous nous y opposons.
Dans notre pays, encore trop d'enfants n'auront jamais l'opportunité de découvrir les riches écosystèmes et les biens patrimoniaux qui se trouvent parfois à quelques kilomètres de chez eux. Notre devoir est de leur donner cette chance, au moins une fois.
Nous vous proposerons également de favoriser les séjours communs entre des classes venues de territoires urbains et de territoires ruraux et de renoncer à conditionner les subventions à la distance parcourue.
Sans ces différentes évolutions, nous ne pourrons pas voter en faveur de la proposition de loi. Son objectif est extrêmement noble, mais les moyens dégagés ne sont pas à la hauteur des ambitions.