Je ne comprends pas que dans notre pays, depuis des décennies, la question des migrations soit gérée par le ministère de l'intérieur – cette remarque dépasse la personne du ministre actuellement en poste. La question de l'accueil sur notre sol de femmes et d'hommes qui ont fui la guerre ou la misère et qui veulent vivre ici avec leurs familles est une question démocratique, sociale, urbaine, une question d'organisation de notre vie commune et éventuellement de nos affaires étrangères, avant d'être une question relative à la sécurité. Il faut décharger le ministère de l'intérieur, qui gère une série de problématiques très importantes pour la vie des Françaises et des Français, de cette tâche. Il faut changer d'angle plutôt que de voter sans cesse des textes et d'organiser des débats sur l'immigration, croyant naïvement qu'on va contrôler ce phénomène humain, géographique et humanitaire. Aucune loi, en trente ans, n'y est parvenue, et celle-ci ou la prochaine n'y parviendra pas davantage. Le seul résultat des politiques migratoires brutales et répressives, c'est plus de cadavres en Méditerranée et plus d'argent dans la poche des passeurs.
Nous proposons, avec pragmatisme et intelligence, de créer un grand service public de l'inclusion, pour que la France reste fidèle à sa promesse de liberté, d'égalité et de fraternité.