C'est vous-même qui disiez que dans cette loi prochaine, il faudra être « méchants avec les méchants et gentils avec les gentils ». Nous ne faisons que reprendre votre rhétorique. Et en ce cas, ceux qui veulent défendre les gentils sont de ce côté-ci de l'hémicycle tandis que vous, vous êtes obsédé par la recherche, n'importe où, des méchants ou de ceux que vous soupçonnez de l'être. Or vous créez vous-même ce que vous appelez cette « filière de l'immigration illégale » en accumulant les restrictions et en durcissant la législation de manière inconsidérée.
En troisième lieu, j'ai noté, monsieur le ministre de l'intérieur, que vous en appelez au souvenir de vos parents. Mais je crois que nous sommes nombreux dans cet hémicycle, comme une bonne part des Français, à avoir, dans notre famille, le vécu de la migration. Car oui, la France est un grand pays d'immigration : en 1930, elle comptait le plus fort taux d'étrangers au monde et, en 1988, le souvenir de l'expérience migrante était plus fort dans les familles de France qu'aux États-Unis. La vérité, c'est que nous avons un pays qui cherche à effacer les traces de l'immigration, à masquer le fait que des hommes et des femmes qui certes, ne sont pas nés en France, contribuent à construire ce pays.