Vous dites que ce n'est pas parce que nous avons adopté des dispositions pour lutter contre l'immigration irrégulière que nous avons réussi à l'empêcher. Mais alors, pourquoi vos amis allemands agissent-ils précisément dans ce sens ? C'est une question intéressante.
L'Allemagne a démontré qu'en ouvrant les bras à l'immigration – ce que nous n'avons pas souhaité faire –, elle a vu beaucoup plus de personnes arriver sur son sol, notamment des Syriens et des Turcs. Lorsque je suis arrivé aux responsabilités au ministère de l'intérieur, nous en étions, grosso modo, à 110 000 demandes d'asile ; nous en sommes désormais à 130 000. L'Allemagne en était à 150 000 demandes ; au moment où je vous parle, elle en est à 260 000. On ne peut comparer de telles progressions ; c'est pourtant le même continent, le même contexte. C'est la traduction de l'ouverture du pays à l'immigration. Voyant ces difficultés, le gouvernement social-démocrate, dans lequel des Verts se sont vu attribuer des postes importants dans le cadre d'un contrat de coalition, a décidé de resserrer les règles en matière d'immigration.