Qu'ils sont nombreux les habitants d'Annecy, de Brest, de Biarritz, de Saint-Malo ou de Nice, mais aussi des villages des Aravis et des Pyrénées, à nous avoir décrit la transformation de leur centre-ville, de leur quartier, de leur bourg, à nous avoir dit que leur centre-ville, leur village risque de devenir un dortoir ou un grand Disneyland, et que cela, ils ne le veulent pas.
Nous non plus, nous ne le voulons pas. Nous ne voulons pas que, du fait de la multiplication et de la concentration des meublés de tourisme, nos concitoyens et nos élus locaux assistent impuissants au déferlement d'une lame de fond qui risque d'emporter sur son passage les logements permanents et l'âme qui y est attachée.
De ce foisonnement irrégulé naissent des problèmes nouveaux et souvent nombreux : attrition des logements permanents, augmentation des prix de l'immobilier, détérioration de la qualité du bâti et parfois même disparition de la vie de quartier et des commerces de proximité. Des immeubles entiers, des quartiers entiers en viennent à n'être plus constitués que de meublés de tourisme.
Alors, les élus de nos territoires, toutes couleurs politiques confondues, tirent la sonnette d'alarme. Ils sont très nombreux à vouloir limiter ce phénomène et à nous dire que les outils actuels ne sont pas suffisamment précis et puissants. Pire, lorsqu'ils agissent au quotidien, ils voient leurs mesures contestées et faire l'objet de décisions de justice faute d'un ancrage juridique assez solide.
Cette proposition de loi apporte à cette situation alarmante une réponse. Je veux le dire d'emblée sans détour : notre objectif n'est pas de supprimer les meublés de tourisme ni de mener une croisade contre les acteurs du tourisme qui font rayonner notre pays et créent de la valeur. Nous n'avons pas non plus l'intention de nous attaquer aux petits propriétaires que les députés de certains groupes politiques, qui n'ont pas pris la peine de rester dans l'hémicycle pour écouter la suite de nos débats ,