Quel beau programme que de miser la soutenabilité financière des collectivités sur les jeux d'argent et de hasard !
Il est vrai que seules une poignée de communes sont concernées. En effet, derrière un nom général un peu ronflant se cache en fait, non pas une proposition de loi générale qui viserait à réinterroger et à revoir les critères d'implantation des casinos, mais bien une proposition de loi d'exception visant à créer des dérogations en faveur de certains, pour satisfaire à des fantaisies, ou peut-être à des jalousies, purement locales. Visiblement, ce texte répond à une demande de certains élus qui ont de l'entregent, si ce n'est à une commande, car nul n'ignore que de grands groupes financiers sont intéressés au développement de leurs activités, lesquelles, loin de créer des richesses, les évaporent.
Bref, on peut légitimement s'interroger sur la multiplication de telles lois d'espèce et se demander si c'est le rôle du Parlement que de créer, ici et là, des dispositifs dérogatoires. La dérogation demandée aujourd'hui concerne les villes hébergeant une société de courses hippiques ou un haras national, celle de demain concernera peut-être les villes productrices de poutargue, et celle d'après-demain les villes où se pratiquent le curling ou encore les joutes provençales – si vous ne connaissez pas, c'est un sport magnifique et très convivial. Pourquoi pas ? Aujourd'hui les villes où il y a des chevaux, pourquoi pas, demain, celles où il y a des gabians ou des pigeons ?