Depuis 1836, notre législation pénale pose le principe de l'interdiction des jeux de hasard. Les dérogations apparaissent dès 1907 et s'étendent largement à partir des années 1980. L'interdiction, qui reposait d'abord sur des motifs moraux, se justifie désormais par la nécessité de lutter contre les risques d'addiction liés à une pratique excessive du jeu d'argent. Ces risques, parfaitement documentés, touchent essentiellement les plus vulnérables, pour qui les jeux de hasard et d'argent représentent la possibilité d'un gain que le travail ne permet pas. Le recours à la chance devient alors, en quelque sorte, une manière de supporter l'injustice ou ce qui est ressenti comme tel.