Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, les livraisons de l'étude Pisa sont rarement agréables à la France et le millésime 2023 ne déroge malheureusement pas à la règle, dans un contexte général de baisse globale de la performance des systèmes éducatifs des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – on note ainsi une baisse de quinze points en mathématiques et de dix points en compréhension de l'écrit. La baisse est encore plus marquée en France, avec une proportion d'élèves peu performants qui progresse, tandis que celle des élèves très performants régresse.
L'état de notre école, celui des savoirs de nos enfants inquiète les Françaises et les Français et contribue à cette désagréable impression de déclassement dont ils nous parlent. C'est pourquoi le groupe Horizons et apparentés se félicite des annonces que vous venez de faire pour rétablir l'autorité des professeurs, offrir de meilleures conditions d'apprentissage, se concentrer sur les savoirs fondamentaux, refondre les programmes, cela après les mesures prises sur la lutte contre le harcèlement scolaire et les carrières des enseignants.
Avec lucidité, nous avons des obstacles à franchir pour gagner ce « choc des savoirs » que vous entendez provoquer. Certains de ces obstacles sont sociétaux : la place des écrans, la confiance dans l'avenir, la transmission parentale. D'autres sont organisationnels : un professeur face à chaque enfant, les bonnes méthodes, les bons manuels. Les troisièmes relèvent des principes : le respect du professeur, la valeur du diplôme, le passage du concret à l'abstrait.
Monsieur le ministre, sommes-nous condamnés à observer cette lente chute à chaque « livraison » Pisa ? Comment pouvons-nous, principalement au collège, inverser la donne ? Comment assurer aux Françaises et aux Français que nous serons désormais en mesure de regagner notre rang ?