Nous avons eu à la France Insoumise l'occasion de nous exprimer par écrit dans un communiqué car nous n'étions pas conviés à ce voyage alors que je fais partie du Bureau de cette commission. Ce qui compte ici c'est d'afficher notre solidarité aux victimes ukrainiennes et à leur nation. Il faut cependant aussi avertir contre le risque d'escalade et de guerre totale. Tout doit être mis en place pour réunir les conditions pour une paix négociée en envoyant par exemple des casques bleus autour des centrales nucléaires ukrainiennes. À la France Insoumise, nous avons auditionné à l'Assemblée nationale les opposants socialistes russes à la politique de Vladimir Poutine et il est important de rappeler qu'il n'y a pas de soutien unanime à ce dernier dans son propre pays. Nous avons aussi auditionné des militants écologistes ukrainiens car il y a aussi une mobilisation militante en Ukraine.
Enfin je voudrais dire que l'adhésion de l'Ukraine ne pourra se faire qu'au terme d'un long processus de réformes internes sur la corruption, la transparence ou le système judiciaire. Quelques jours avant le déplacement de la délégation de cette commission, il y a eu l'arrestation de deux responsables de la Défense en Ukraine suspectés d'avoir détourné plusieurs millions d'euros dans une opération d'achat de gilets pare-balles. Cet évènement n'est pas anecdotique et montre que la corruption en Ukraine reste un problème majeur. L'ONG Transparency International classait dans son rapport de 2021 à la 122e sur 180 dans la liste des pays les moins corrompus sur Terre. Il y a eu une légère progression mais elle reste très loin des pays de l'Union européenne. Ce n'est pas un phénomène nouveau et le soulèvement de Maïdan en 2013 était d'ailleurs lié à cette question. Vous semblez très optimistes mais ce problème semble tellement prédominant que je souhaiterai savoir comment vous avez abordé cette question.