Intervention de Guillaume Kasbarian

Réunion du mercredi 22 novembre 2023 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, président :

M. Grégoire de Fournas, du Rassemblement national, m'ayant interpellé directement sur la question du blocage des prix, je ne veux pas le laisser sans réponse. Chacun connaît ma position, puisque je me suis exprimé à de nombreuses reprises pour exprimer mon doute sur les mécanismes interventionnistes de fixation des prix ou des marges.

On a encore le droit, dans notre pays, de savoir où l'on habite, idéologiquement. On peut avoir une colonne vertébrale en matière économique et politique. J'ai toujours été de philosophie libérale. Je ne veux pas sortir de l'économie de marché et je ne suis pas favorable au contrôle étatique des prix ni des marges. J'estime que les 195 pays du monde ont fourni suffisamment d'exemples depuis des centaines d'années pour montrer que les modèles dirigistes et étatistes, d'un point de vue économique, ne fonctionnent pas.

J'ai le droit, monsieur de Fournas, de constater que, dans tous les pays, que ce soit des économies de marché ou des économies dirigées, les mécanismes de blocage des prix ont toujours conduit aux mêmes effets : une démobilisation des producteurs qui, au prix fixé par l'État, préfèrent s'arrêter ; des mécanismes de pénurie dans les supermarchés, parce qu'ils ne peuvent pas répondre au prix administrativement fixé ; des mécanismes de vente sous le manteau, au black, d'un certain nombre de produits ; et à la fin des fins un rattrapage des prix, parce qu'on finit toujours par lever les blocages. C'est ce qui s'est passé partout, au Venezuela, en Argentine, en France lorsque cela a été expérimenté, aux États-Unis, sur tous les marchés économiques.

Permettez-moi donc de ne pas fixer mon idéologie en fonction des sondages et de ne pas être un jour libéral et le lendemain dirigiste – un jour contre le nucléaire, le lendemain pour le nucléaire. Je suis désolé, monsieur de Fournas, j'ai un corpus, je sais où j'habite. Vous êtes libre de suivre les sondages. J'ai, pour ma part, un sous-jacent idéologique.

L'idéologie n'est pas un gros mot, nous avons tous le droit d'avoir des références économiques et politiques. Mais au-delà, je suis sensible à l'argument de M. Izard selon lequel pas un seul acteur interrogé n'a considéré que c'était une bonne idée. On a donc le droit de s'interroger : s'agissant d'une proposition censément modérée, raisonnable et gentille, il est tout de même curieux que pas un seul acteur économique ne nous ait demandé de la voter !

Nous en venons aux amendements.

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