Tout de même, ce qui est fascinant chez Renaissance, c'est d'avoir échoué sur l'enjeu de la rémunération des agriculteurs et d'être encore capable de donner des leçons. Depuis sept ans que vous êtes au pouvoir, vous rejetez les propositions avec le même sourire ironique assez déplaisant. Celles-ci pourraient pourtant vous paraître intéressantes puisque le Président de la République lui-même a annoncé vouloir un pacte de modération des marges, dont nous n'avons certes pas très bien compris le contour – encore un dispositif vaporeux ! – mais qui en tout cas rejoint la philosophie de ce texte.
Pour notre part, nous voyons un certain intérêt à cette proposition de loi, sans œillères idéologiques – car il y a beaucoup d'idéologie ici, de la part de la France insoumise mais aussi de la majorité qui, par principe, refuse systématiquement des propositions alternatives aux siennes. Je rappelle que, malgré trois versions du texte, les lois Egalim n'ont pas réussi à garantir un prix rémunérateur pour les agriculteurs : ils l'ont souligné lors des auditions. En revanche, elles ont été un formidable booster de l'inflation alimentaire. Vous avez donc à nouveau raté votre cible et aggravé la situation des Français.
Je préciserai toutefois que si, dans un esprit d'ouverture, nous avons accueilli avec intérêt cette proposition de loi, nous proposons de l'amender largement. La majorité ne l'a pas fait, ce qui est une façon de faire assez surprenante. Pour notre part, bien que nous soyons en désaccord sur de nombreux textes de la majorité, nous nous attachons toujours à les amender pour tenter de les améliorer. Mais, Monsieur Bompard, vous avez totalement réécrit votre texte hier soir. Ce n'est pas très honnête à l'égard de ceux qui ont fait l'effort de proposer des amendements. J'ai donc passé une partie de la nuit à réécrire des sous-amendements. Vous avez également repris des propositions que j'avais faites par amendement, sur les critères de différenciation ou l'affichage du prix du carburant. Ce n'est pas très honnête non plus de votre part : vous auriez pu simplement donner un avis favorable à mes amendements. J'espère que votre avis sera favorable aux sous-amendements que j'ai déposés, dont ceux visant à corriger quelques fautes d'orthographe dans votre texte.