Intervention de Cyrielle Chatelain

Réunion du mardi 21 novembre 2023 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrielle Chatelain :

Cyclones aux Antilles, séismes dans le Pacifique, volcans en activité à La Réunion, sécheresse à Mayotte : les catastrophes s'accumulent et le rythme de certaines d'entre elles s'accélère sous l'effet du réchauffement climatique. Des zones entières de la Guadeloupe, de Saint-Martin, de Saint-Barthélemy ou de Mayotte pourraient devenir inhabitables dès 2040 ou 2050 sous l'effet de la montée des eaux. Il y a donc urgence.

Nous devons agir, car la solidarité nationale, c'est faire front ensemble pour protéger les territoires et les populations les plus touchés. L'État doit conduire une action forte, avec quatre priorités.

Premièrement, lutter drastiquement et fermement contre le réchauffement climatique. Nous avons déjà beaucoup trop attendu : chaque degré, chaque tonne d'émissions de CO2 évitées compte pour protéger les Français.

Deuxièmement, anticiper. La situation à Mayotte illustre l'impréparation dramatique de l'État. Aucun préfet, aucun élu n'aurait osé apporter les mêmes réponses en France hexagonale.

Troisièmement, répondre aux urgences et donner les moyens d'apporter une réponse rapide en cas de catastrophe, mais aussi de préparer collectivement les populations en instillant une culture du risque partagée, pour rendre l'économie et les infrastructures plus résilientes. Cette culture du risque, longue à installer, est essentielle à la résilience des territoires.

Quatrièmement, adopter une vision urbanistique véritablement de long terme. Sous prétexte de satisfaire les besoins d'aujourd'hui avec des ouvrages inefficaces ou mal adaptés, on accroît les risques de demain. On fait croire aux populations qu'elles sont en sécurité et que l'on peut continuer à urbaniser des zones qui deviendront inhabitables. Il n'est pas possible de mettre ainsi des vies en danger. Dans des territoires qui souffrent déjà d'un sous-investissement structurel de l'État et, disons-le, d'un manque de considération, il est essentiel de préparer une adaptation au changement climatique et aux risques naturels à la hauteur des enjeux.

Nous soutenons cette proposition de résolution, qui permettra de comprendre ce qui fonctionne ou non dans la gestion actuelle des risques, pour mieux préparer les territoires d'outre-mer et protéger tous nos concitoyens.

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