Depuis trois à quatre semaines, quand nous faisons des maraudes à Limoges, le vendredi soir, nous tombons sur cinq à dix enfants de 5, 6 ou 7 ans qui dorment dans la rue. Or, quand nous appelons l'association qui gère l'hébergement d'urgence, elle nous explique que ces jeunes ne remplissent pas les critères, puisqu'ils ne sont pas « en bas âge » – une expression qui ne concernerait que les enfants de moins de 1 an. Hier, ces enfants ont dormi dans une cave. La journée, ils vont à l'école ; la nuit, s'ils ne trouvent pas d'abri dans une cave, ils dorment dans une voiture ou, quand ils ont de la chance, chez des amis – parfois, ils sont aussi à la rue.
J'y retourne vendredi. Que dois-je dire à ces familles ? Avec d'autres, je donne de l'argent à des associations pour que ces enfants puissent, peut-être, dormir à l'hôtel dans les prochains jours. Il me semble pourtant que c'est le rôle des pouvoirs publics que de s'en occuper. Franchement, nous sommes désespérés !
Ces enfants, on les trouve dans les rues de Limoges, mais aussi dans de nombreuses autres villes. À Tours, par exemple, un député héberge des enfants dans sa permanence. À Lyon, une autre députée soutient le squat d'une école. Est-ce vraiment une solution pérenne ?