Une question se pose, celle du type d'immigration de travail que nous voulons. Il y a aujourd'hui en France des immigrés qui travaillent, mais dont le plus grand nombre est arrivé avec un titre de séjour délivré pour raisons familiales. Il s'agit, de ce fait, d'une immigration sous-qualifiée et généralement subie.
D'après les chiffres de l'Insee, 40 % des immigrés ont un niveau brevet des collèges ou inférieur, contre 20 % de la population globale. Pour moi, ce projet de loi doit nous permettre d'accueillir une immigration de travail beaucoup plus qualifiée, d'augmenter le nombre de titres de séjour liés au travail et de réduire drastiquement le nombre de ceux qui sont liés à la famille. Le rapport que l'on observe en France dans ce domaine est en effet inverse à celui que l'on observe dans d'autres pays, comme le Canada et l'Allemagne. Il en résulte que, contrairement à ce qui se passe dans l'ensemble des autres pays du monde, où l'immigration est un bénéfice, elle représente en France un coût pour les finances publiques.
La question n'est pas tant de connaître les données – ce qui est effectivement important –, mais de savoir quoi en faire. Malheureusement, le présent projet de loi a plutôt tendance à ouvrir les vannes d'une immigration du travail sous-qualifiée et exploitée, pour multiplier les livreurs Uber Eats, plutôt qu'à aller chercher des ingénieurs.