Effectivement, il n'y a pas d'aide médicale de l'État à Mayotte. Le seul hôpital de notre désert médical est géré par une enveloppe unique, et la moitié de la patientèle de Mayotte est étrangère : cela signifie qu'elle ne contribue pas et, par dérogation, ne paye pas les soins et les accouchements. La situation y est si grave que le service des urgences s'est totalement effondré – et vous êtes en train de dire, madame Martin, que cette situation n'a rien à voir avec la population qu'il accueille ? Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que les hôpitaux de Moroni et Domoni envoient des kwassas médicaux. L'hôpital de Mayotte doit ensuite dépêcher un hélicoptère et mobiliser l'une de ses ambulances – peu nombreuses – pour prendre en charge des étrangers qui ont organisé leur voyage pour être soignés gratuitement à Mayotte !
Allez-vous expliquer à vos compatriotes de Mayotte que cette situation est normale, madame, alors qu'ils vivent dans un désert médical et qu'ils ont une espérance de vie inférieure de dix ans à celle des Français de métropole ? Un système n'est tenable que si chacun y contribue ! C'est une aberration d'utiliser la situation de Mayotte pour justifier l'injustifiable ! Nous, Mahorais, payons dans notre chair votre générosité. Vous nous refusez la solidarité nationale – nous n'avons ni AME, ni circulaire Taubira pour prendre en charge les mineurs – et vous osez parler de Mayotte ? Venez constater notre situation, avant de parler !