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Intervention de Benjamin Lucas-Lundy

Réunion du lundi 27 novembre 2023 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenjamin Lucas-Lundy :

J'ai le sentiment, monsieur le rapporteur général, que nous passons notre temps à débattre de l'immigration : il s'agit de la trentième loi sur ce sujet en quarante ans. Le débat public est englouti sous les thèmes de l'extrême droite, depuis des décennies. En entendant Mme Genevard et en lisant les ajouts du Sénat, je considère que nous avons davantage besoin d'un plancher humaniste que d'un plafond migratoire.

En quoi la discussion est-elle sincère ? D'après les différentes enquêtes d'opinion, les Françaises et les Français surestiment considérablement le nombre d'étrangers vivant dans notre pays. Le débat public est noyé sous les contre-vérités, les mensonges, les peurs, les fantasmes de l'extrême droite : cela génère de la peur, alors qu'aucun fait ne peut en attester. Comme je l'ai indiqué, l'essentiel des migrations se fait entre les pays du Sud. Quant au supposé appel d'air qui résulterait d'une politique plus inclusive et plus fraternelle, aucune réalité statistique, historiques ou géographique ne l'a démontré.

Il est louable de votre part, monsieur le rapporteur général, de souhaiter avoir de grands débats à l'Assemblée nationale. Peut-être même remettez-vous en cause l'usage compulsif du 49.3 par le Gouvernement. S'il faut discuter des vrais sujets, alors faisons-le, ayons un grand débat, chaque année, sur l'école de la République, sur les services publics, sur la réalité climatique et sur la façon dont nous affrontons le plus grand péril de notre histoire et de l'humanité. Tels sont les sujets qui mériteraient notre attention. Je fais confiance aux successeurs de M. Darmanin – peut être y en a-t-il dans cette salle –, qui, chaque année, proposerons, comme cela est le cas depuis quarante ans, une loi sur l'immigration, de façon à ce que chacun puisse avoir son texte, portant son nom, dénonçant les mêmes fausses causes et produisant les mêmes effets.

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