La migration est une richesse : elle permet le partage des cultures et participe aux échanges techniques et financiers. Conditionner l'aide au développement solidaire au nombre de laissez-passer consulaires qu'un pays accorde à la France serait une ahurissante régression de notre politique d'aide publique au développement. Dix-huit mois après avoir voté une loi d'orientation sur la politique de solidarité internationale et de développement relativement ambitieuse, le reniement serait de taille. Un très grand nombre d'organisations non gouvernementales (ONG) et d'organisations de la société civile se sont offusquées de cette idée abjecte. L'aide publique au développement n'est pas de la charité : elle permet d'atteindre collectivement les objectifs de développement durable des Nations Unies visant à rendre la vie sur terre meilleure dans le respect de l'environnement. Le dispositif proposé par le Sénat est dangereux car, en conditionnant l'aide publique, il ouvrirait une véritable boîte de Pandore.