Avec cet amendement, nous souhaitons que le rapport annuel du Gouvernement au Parlement comprenne des éléments d'évaluation plus pertinents : en l'occurrence, le nombre de personnes contraintes de dormir dans la rue et, parmi elles, la proportion d'enfants.
Dans un pays aussi riche que la France, il est impensable et indigne de laisser des enfants dormir dans la rue. Pourtant, en octobre dernier le Fonds des Nations Unies pour l'enfance – l'UNICEF – a dressé ce constat alarmant : ils étaient 2 822 à être sans solution d'hébergement. Et ce nombre ne tient pas compte des familles qui n'appellent plus le 115 ou n'arrivent pas à le joindre, ni des mineurs accompagnés, dont bon nombre restent dans la rue. « Au total, on décompte 8 351 demandes non pourvues au 115 le soir du 2 octobre, soit 2 500 personnes de plus qu'en juin dernier », expliquait alors l'UNICEF.
Avec le Collectif des associations unies, la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) ou encore Jamais sans toit, des associations ont lancé une tribune transpartisane, signée par une cinquantaine de parlementaires – y compris de la majorité –, pour demander l'augmentation de la capacité du parc d'hébergement et la mise en œuvre d'une programmation pluriannuelle pour le service public de la rue au logement. Ce texte lance aussi l'alerte sur l'insuffisance des moyens destinés à répondre à cette urgence sociale et il demande d'augmenter le nombre de places d'hébergement et de mettre en place une politique ambitieuse du logement.
Le bien-être et l'avenir de ces enfants doivent dépasser tous les clivages politiques. Notre amendement est une petite pierre à l'édifice, afin qu'il n'y ait plus d'enfants sans abri.