Dans son rapport d'activité pour 2021, la Défenseure des droits, Claire Hédon, dresse un bilan particulièrement critique de la politique tendant, depuis quelques années, à l'accélération de la dématérialisation de nos services publics : « Souvent pensées par le prisme de l'optimisation, de l'efficience ou de la simplification, les politiques de modernisation ou de transformation publique ont incontestablement eu des effets sur l'accès aux droits de toutes et tous, dont le Défenseur des droits est un témoin direct. »
Dès 2019, le prédécesseur de Mme Hédon, Jacques Toubon, écornait également vertement l'image du tout numérique dans nos services publics. Il affirmait ainsi : « Il ne peut y avoir de discrimination fondée sur le lieu de résidence. Du point de vue de l'égalité, de la solidarité et de l'accès aux droits, c'est inacceptable. ».
En somme, nos services publics devraient s'inspirer de l'esprit qui préside outre-Atlantique : chez nos amis québécois, on parle non pas de service public mais de service au public. Notre pays doit de toute urgence repersonnaliser notre administration publique.
Tout le monde aurait à y gagner, que ce soient les usagers qui se sentiraient mieux accompagnés ou les agents, qui subissent une perte de sens dans les tâches qu'ils accomplissent, tâches qui les tiennent surtout à distance de tout contact humain.
Chacun l'aura compris, le groupe Socialistes et apparentés apportera évidemment son soutien au texte défendu aujourd'hui par les collègues du groupe La France insoumise, visant à remettre de l'humain dans nos services publics.