Les employés exerçant dans ces structures ont, certes, parfois le statut d'agent de la fonction publique territoriale, mais ils sont le plus souvent salariés de droit privé. On organise ainsi la rupture d'égalité entre les agents, comme on prend acte du renoncement à servir le public à égalité. C'est une forme de concurrence déguisée entre une instance qui n'est pas vraiment publique et des organismes pleinement publics.
Ensuite, le financement lui-même n'est pas garanti, l'État se déchargeant d'une partie de celui-ci sur les collectivités.
J'ajoute, enfin, que la numérisation des services publics a pour conséquence de produire un très grand nombre de données, dont le caractère sensible n'échappe à personne. En effet, nous savons désormais que le tout numérique permet à différents organismes d'exploiter les données et de se livrer à une surveillance systématique des personnes les plus précaires. Ils utilisent par exemple un algorithme de notation des allocataires, afin de prédire ceux d'entre eux qui ne seraient pas dignes de confiance et devraient être contrôlés.