Ensuite, on ne peut pas toujours prévoir quelles zones seront inondées et, pour reprendre les termes assez poétiques employés par une hydrologue que nous avons auditionnée, on ne peut pas déplacer les bassines en suivant les nuages. Ce n'est donc pas forcément là où les mégabassines seront installées qu'elles seront le plus utiles. Elles pourraient par exemple l'être dans les zones de répartition des eaux déjà soumises à un stress hydrique très important. C'est pour cette raison que nous avons voulu appliquer cette mesure au territoire national et pas uniquement dans quelques régions.
Pour certains d'entre vous, ce texte serait défavorable aux agriculteurs et toxique pour l'agriculture. Rappelons cependant que toute l'agriculture française n'est pas irriguée, loin de là, puisque moins de 7 % des surfaces agricoles le sont. La Cour des comptes, institution que vous devriez respecter, a remis un rapport en juillet 2023 qui confirme que l'irrigation aggrave des situations déjà tendues. Les bénéficiaires de ces bassines, en plus d'être installés dans des territoires qui représentent une infime portion de notre pays, seront minoritaires parmi les irrigants – moins de 5 % des agriculteurs d'un territoire pourront profiter d'une mégabassine.